Le narrateur est un jeune fonctionnaire qui parcourt Saint-Pétersbourg en tous sens pour tromper son ennui et sa solitude. Au retour d’une promenade, il croise sur les bords de la Néva une jeune fille qui pleure. Il voudrait l’aborder mais n’ose pas, pourtant il lui évite d’être importuné par un homme saoul. Elle accepte d’être raccompagnée chez elle. Les deux jeunes gens promettent de se revoir le lendemain soir au même endroit.
Nastenka tient promesse, elle cherche un confident, pas un amoureux. Lui se définit comme rêveur. Il parle de lui à la troisième personne, souffre de la solitude, mais n’a aucun ami. À vingt-six ans, il a déjà le sentiment d’avoir gâché sa vie et les deux soirées qu’il vient de passer avec elle sont les seules où il a vécu.
Nastenka raconte sa pauvre existence d’orpheline recueillie par sa grand-mère aveugle. À quinze ans, elle fait une bêtise ; sa grand-mère a depuis épinglé sa robe à la sienne pour qu’elle s’amende. Elle vit dans un huis clos étouffant et rêve de partir. La chance lui avait souri avec un locataire, jeune, beau, étudiant, qui les avait invitées au théâtre. C’est la seule sortie qu’elle ait jamais faite. Quand il lui annonce son départ pour Moscou et malgré ses seize ans, elle veut partir avec lui. Il promet de revenir dans un an et de l’épouser, et aujourd’hui, cela fait un an et trois jours. Va-t-il revenir ?
Le narrateur est tombé amoureux d’elle presque tout de suite. Nastenka cherche à calmer ses craintes de voir revenir son étudiant. Il se berce d’illusions : lors de la dernière nuit, quand il lui déclare son amour, elle lui répond : « Je l’aime mais ça passera » et elle accepte son amour. Ils font des projets, il va venir emménager chez elle comme locataire, ils sont enivrés. Mais ils croisent un jeune homme : c’est l’étudiant, elle s’arrache de ses bras et court vers l’autre et ils disparaissent. Le lendemain, elle lui écrit qu’elle épouse l’autre la semaine suivante. Un amour de quelques jours n’était pas de taille contre un amour d’une année.
Il se voit dans quinze ans, et pense qu’il sera toujours aussi seul.
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